Journal en français facile 21/05/2020 20h00 GMT
Bienvenue sur Radio France internationale. Il est 22h à Paris, 20h en temps universel, et c'est l'heure de votre Journal en français facile!. Jérôme Bastion :
- 10 millions de personnes affectées, 500 000 habitations détruites : les dégâts du cyclone Amphan sur les côtes de l'Inde et du Bengladesh sont considérables, le bilan humain de 84 victimes risque de n'être que provisoire, et beaucoup ont tout perdu là-bas. - La réouverture des commerces et restaurants aux États-Unis freine quelque peu l'aggravation du chômage, dont le niveau cumulé au cours des deux derniers mois reste extrêmement élevé, mais le Président Trump veut rester optimiste. - Au moment où des navires de guerre américains font de dangereux ronds dans l'eau en mer des Caraïbes, le Venezuela célèbre l'arrivée prochaine de pétroliers iraniens pour pallier la pénurie du pays en hydrocarbures. -----
84 personnes sont mortes des suites du passage du super cyclone Amphan, 12 personnes au Bangladesh, et 72 autres dans la région indienne du Bengale, la plus durement touchée. C'est le cyclone sans nul doute le plus puissant dans le golfe du Bengale depuis 21 ans et dans cette région orientale de l'Inde. Il a laissé beaucoup d'habitants des campagnes sans eau courante ni électricité, voire même sans toit. Or ces habitants modestes ont souvent plus d'argent pour réparer leur maison, à cause de la crise économique causée par le Covid-19. Notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis, a parlé à l'une de ces personnes sinistrées. Il s'appelle Bhaskar Pramanik, et il habite à Tamlouk, où le cyclone a frappé très fortement. Voici son témoignage :
« Je n'ai jamais entendu une tempête aussi forte. Au début le vent venait du nord, puis il a tourné dans toutes les directions dans un vacarme terrible. C'était tellement effrayant que je ne pensais pas que je serai encore en vie pour voir la lumière du jour ! Pendant la nuit, mon toit en amiante s'est envolé et tout le premier étage a été inondé. C'est là où se trouve ma chambre. Cela coutera plus de 35 000 roupies pour le remplacer, environ 420 euros. Or cela fait deux mois que je ne travaille pas à cause du confinement. Je n'ai donc pas de revenus et je ne sais pas si j'aurai du travail quand l'activité reprendra. Je ne pense pas avoir de l'aide du gouvernement ou d'autres villageois, car tout le monde est dans la même situation. Donc en attendant, nous devrons apprendre à vivre sans toit. JB : Propos recueillis par Sébastien Farcis, notre correspondant régional.
2,4 millions de personnes se sont inscrites au chômage la semaine dernière aux États-Unis. Un chiffre important, mais en recul par rapport aux semaines précédentes et qui reste inquiétant. La réouverture progressive de l'économie américaine n'a pas encore débouché sur un véritable rebond de l'activité qu'attendait le président Trump. Correspondance à Washington d'Anne Corpet. En neuf semaines, 38 millions 600 mille américains se sont inscrits au chômage. Un record historique sur une période aussi courte. L'augmentation se poursuit, mais elle ralentit : avec 2 millions 400 mille nouveaux inscrits, on loin est loin du pic observé lors de la dernière semaine de mars où près de sept millions de personnes avaient déposé une demande d'allocation. Donald Trump mise sur un rebond rapide de l'économie, il évoque une période de « transition vers la grandeur » et assure que l'année prochaine sera phénoménale. Mais les experts sont plus circonspects. Beaucoup d'emplois sont définitivement perdus. De nombreux petits commerces notamment dans le secteur de la restauration ont été contraints de déposer leur bilan et les Américains, encore inquiets par une pandémie toujours présente dans le pays, ne sont pas près de renouer avec une consommation effrénée. Pour les chômeurs la situation déjà difficile risque de se compliquer cet été : ils percevront jusqu'en juillet une aide supplémentaire de 600 dollars par semaine votée par le congrès. Les démocrates souhaitent prolonger ce dispositif, mais les républicains s'y opposent. Anne Corpet, Washington, RFI.
JB : Donald Trump a annoncé jeudi le retrait américain du traité Ciel ouvert (Open Skies en anglais), qui permet de vérifier les mouvements militaires et les mesures de limitation des armements des pays signataires, en accusant la Russie de le violer. C'est le troisième accord international dont le président américain décide de retirer les États-Unis, après le traité sur le programme nucléaire iranien, dénoncé en 2018, et le traité INF sur les missiles terrestres de moyenne portée, abandonné en 2019. Et on apprend à l'instant la tenue d'une réunion d'urgence à l'Otan, ce vendredi, après la décision américaine sur ce traité Open Skies. Washington qui, par ailleurs, met en garde contre une loi sécuritaire « très déstabilisatrice » à Hong Kong, au sujet d'un projet de loi dite « sur la protection de la sécurité nationale », un texte qui interdit la trahison, la sédition et la subversion, autrement dit un dispositif favorable à Pékin qui accroit sensiblement ses pressions sur le petit territoire rétrocédé par le Royaume-Uni en 1997. L'Iran à la rescousse de la république bolivarienne, autrement dit le Venezuela. Des pétroliers iraniens devraient arriver ce week-end au Venezuela pour livrer de l'essence et d'autres produits pétroliers à Caracas alors que le pays - même si ça parait difficile à croire - est en proie à une pénurie d'hydrocarbures depuis plus de deux mois. Les deux pays appellent les États-Unis, dont une flotte est présente dans les Caraïbes pour une opération anti-drogue, à ne pas entraver la livraison. Explication sur place de Benjamin Delille.
Ce sont cinq pétroliers iraniens qui voguent actuellement en direction des Caraïbes. Une livraison qui réjouit le président du Venezuela, car le pays est à court d'essence depuis la fin du mois de mars. Nicolas Maduro attribue cette pénurie aux sanctions américaines qui compliquent l'achat d'essence à l'étranger et remercie donc l'Iran pour son soutien. Ce rapprochement, Washington le voit d'un mauvais œil, car les deux pays sont visés par des sanctions. Le leader de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaidó, a lui aussi condamné cette livraison payée selon lui avec de l'or extrait illégalement des mines du sud du Venezuela. Tout cela fait craindre à Caracas que les États-Unis fassent tout leur possible pour bloquer les navires iraniens, notamment grâce à une importante flotte militaire déployée au large des côtes vénézuéliennes, début avril, pour une opération anti-drogue dans les Caraïbes. « Nous sommes prêts à tout et à tout moment » a prévenu Nicolas Maduro. Son ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a assuré que les tankers iraniens seraient escortés par l'armée dès leur entrée dans les eaux vénézuéliennes. L'Iran a aussi averti que Washington serait responsable des « conséquences » qu'entraînerait un éventuel blocage. JB : Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, 43 ans, a été hospitalisé à Moscou ce jeudi, pour des suspicions de Covid-19. C'est ce que rapporte les agences russes. Dernier cas en date dans la fédération de Russie d'un haut responsable infecté par la maladie dans la fédération de Russie. Le dirigeant Tchétchène avait récemment menacé de limoger des personnels soignants qui se plaignaient du manque de matériel et de moyens pour lutter contre la pandémie. L'état de Ramzan Kadyrov serait en tout cas stable. La production industrielle de la Russie a chuté de 6,6% en avril sur un an, conséquence du confinement pour lutter contre la pandémie de coronavirus, après déjà un brusque coup d'arrêt en mars. Le mois d'avril avait été décrété entièrement chômé je vous le rappelle, la production industrielle s'est effondrée de 9,2% en avril. Direction maintenant l'Espagne, ou plus précisément en Catalogne. À Barcelone, depuis mercredi, les promenades et activités sportives sont de nouveau autorisées sur la plage, mais pas question en revanche de se prélasser au soleil. Pourtant certains bravent l'interdit. Il faut dire qu'avec 27º à 9h du matin, la tentation est grande. Élise Gazengel.
Depuis mercredi, la plage de Barcelone n'est plus complètement déserte. Les habitants peuvent désormais s'y balader ou faire du sport. Et même si la « baignade récréative » ou le bain de soleil sont toujours prohibés, ils sont quelques-uns à braver l'interdit en surfant sur l'ambiguïté des règles. Claudia Terstapen, jeune retraitée de 61 ans, sort à peine de l'eau : « Je suis venue ici en vélo et s'ils me demandent je dirai que je m'entraîne pour un triathlon. (Rires) Avec le vélo, nager et marcher ! » À Barcelone, les sorties se font toujours par créneaux horaires et tranche d'âge. Entre 6h et 10h du matin, les jeunes adultes sont autorisés à se balader et beaucoup ont mis leur réveil plus tôt pour revoir la mer, à l'image d'Anyeuri, qui ne souhaite pas donner son nom : « J'adore la mer, ça me donne de la paix. Évidemment, il a le risque de l'amende mais je le referai. » Pour le moment, la police veille surtout à ce que personne ne s'allonge trop longtemps sur le sable, car les distances de sécurité sont beaucoup plus faciles à respecter sur cette plage vidée de ses touristes. Élise Gazengel, Barcelone, RFI.
JB : Et puis un mot de ce coronavirus avec ce bilan officiel, plus de 5 millions de personnes dans le monde sont touchées et la situation empire en Amérique latine. Les décès dû au coronavirus ont augmenté de 29% au cours des 24 dernières heures au Chili.
C'est la fin de ce journal.