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Hugo Décrypte, L'INTERVIEW AUGMENTÉE DE FRANÇOIS DE RUGY - PRÉSIDENTIELLE 2017 - YouT... (1)

L'INTERVIEW AUGMENTÉE DE FRANÇOIS DE RUGY - PRÉSIDENTIELLE 2017 - YouT... (1)

[Hugo Décrypte] Salut c'est Hugo, j'espère que vous allez bien ; on poursuit aujourd'hui l'interview des candidats à la primaire de la gauche !

Bonjour, François de Rugy, [François de Rugy] Bonjour. [Hugo Décrypte] merci d'avoir accepté cette interview ;

les abonnés de la chaîne ne vous connaissent peut-être pas forcément tous ;

je vais donc vous présenter quand même rapidement.

Vous n'êtes pas membre du parti socialiste : vous étiez, jusqu'en 2015 membre du parti Europe-écologie les Verts

parti que vous avez quitté en 2015 pour former votre propre mouvement,

votre propre parti, je sais pas comment est-ce qu'on peut appeler ça mais ... et le parti écologiste avec un point d'exclamation !

Vous avez donc rejoint après le groupe socialiste à l'assemblée nationale et vous participez aujourd'hui non pas à la primaire d'Europe-Écologie les Verts

Mais à la primaire qui est organisée en grande partie par le parti socialiste. Pourquoi ce choix ?

[François de Rugy] Eh bien parce que moi j'ai toujours pensé qu'on ne faisait pas de l'écologie tout seul dans son coin ;

Donc que quand je me suis engagé d'ailleurs, je me suis toujours engagé dans l'idée qu'il fallait travailler avec d'autres.

Si on veut faire avancer l'écologie, que ce soit au niveau d'ailleurs associatif, à l'échelle d'une entreprise, ou en politique,

il faut le faire avec d'autres. Il faut réussir à convaincre des partenaires d'intégrer les enjeux écologiques et de les mettre en œuvre dans les choix politiques.

C'est ce que nous avions fait avec les Verts sous à l'époque c'était Dominique Voynet d'abord ensuite avec Europe-Écologie les Verts ; notamment avec Cécile Duflot,

et puis brutalement, brusquement, Cécile Duflot a décidé, et puis elle a été suivie par beaucoup de gens d'Europe-Écologie les verts,

de rompre totalement cette stratégie de travail au cœur des institutions, avec le parti socialiste notamment qui était notre allié

[Hugo Décrypte] Et vous n'étiez pas d'accord au moment où Cécile Duflot notamment a quitté le gouvernement ?

[François de Rugy] Voilà. Et donc j'ai constaté qu'il y avait, à la suite de cette décision, de ce départ brutal, une suite de positions de repli

que moi j'ai qualifiées de sectaires parce que je pense qu'à un moment donné c'était vraiment le rempli sur soi ;

d'ailleurs vous parliez d'une primaire d'ELV... Là typiquement ça n'a rien à voir.

D'un côté on a un parti, qui organise un vote interne, élargi à quelques sympathisants, mais ça fait 12 ou 13000 personnes à la fin ...

Et là on a une primaire de la gauche,

dite primaire citoyenne parce qu'elle est ouverte à tous les citoyens, comme celle de la droite

et qu'on peut légitimement penser qu'il y ait 1, 2, 3 millions de personnes qui y participent ...

On n'est plus du tout, évidemment, à la même échelle,

et donc ça permet, pour un écologiste comme moi,

parce que moi j'ai toujours été écologiste, je suis écologiste, je resterai écologiste, eh bien de toucher le plus grand nombre.

[Hugo Décrypte] Alors : une partie de votre programme s'intitule "le progrès par la démocratie" or vous proposez de réduire à 20% le nombre d'élus à tous les niveaux,

y compris pour les députés et les sénateurs ; est-ce que c'est vraiment la priorité pour améliorer la représentation des français à l'assemblée, et donc améliorer la démocratie ?

[François de Rugy] Alors, je fais plusieurs propositions en matière de démocratie : je propose aussi la proportionnelle aux législatives,

évidemment le non cumul des mandats, évidemment la parité à tous les échelons,

mais aussi une journée référendum une fois tous les deux ans,

un rendez-vous référendum, où on puisse inscrire des sujets soit à l'initiative des parlementaires, du gouvernement, ou à l'initiative aussi des citoyens ...

Et puis oui, je propose de réduire le nombre d'élus de 20% hein, pas à 20% parce que là ça ferait pas beaucoup mais, de 20% à tous les échelons

parce qu'aujourd'hui si on additionne tous les élus, locaux, nationaux, on a plus de 500000 élus en France

et je crois qu'à un moment donné il faut envoyer un signal clair, que le système politique, mais plus largement d'ailleurs, politico-administratif puisse [Hugo Décrypte] C'est une question de budget ?

[François de Rugy] Non non non, c'est un signal de réforme : on est capables de se réformer ;

le système politique est capable de se réformer ;

on ne peut pas, nous les élus, appeler à des changements, à des réformes,

dans le domaine écologique,

dans le domaine économique, social, d'organisation, des entreprises, des nouvelles technologies

et dire, quand il s'agit du système politique :

"Ah non non non, là pas touche au nombre d'élus, pas touche au nombre de niveau de collectivités, pas touche au cumul des mandats,

pas touche à ceci ou à cela ...

Donc c'est un signal que je propose de donner, de façon claire,

et qui par ailleurs oui, peut permettre de faire des économies.

[Hugo Décrypte] On poursuit sur votre vision de la démocratie :

aujourd'hui le taux d'abstention lors de certaines élections comme les élections régionales, européennes notamment, reste très élevé.

Dans votre programme il est prévu d'inscrire une reconnaissance du vote blanc

et d'annuler une élection si la majorité des électeurs votent blanc.

Est-ce que c'est vraiment suffisant cela dit pour vous pour réduire l'abstention notamment chez les jeunes,

et sinon qu'est-ce que vous proposez pour permettre aux jeunes de s'impliquer davantage ... ?

[François de Rugy] Alors, là aussi ça va de paire, c'est une proposition qui s'imbrique avec une autre,

qui est le vote obligatoire hein ; donc moi je propose une mesure qui peut paraître assez radicale,

de dire : il y a une abstention de masse ; en tout cas qui ne cesse d'augmenter, élections après élections, à chaque soirée électorale, la plupart des élus, des candidats, pleurent sur l'abstention et disent : quel malheur démocratique de voir cette abstention ;

et ensuite ils ne font rien ; et pour cause, parce que pour beaucoup d'élus, ça les arrange qu'il y ai beaucoup de citoyens qui s'abstiennent,

notamment les jeunes mais aussi ceux qui ont plus de difficultés économiques et sociale,

et comme ils s'abstiennent ils ne revendiquent rien, et donc comme ils ne revendiquent rien,

eh bah les politiques que l'on fait, elles oublient une partie de la population.Elles "oublient" entre guillemets bien sûr.

Et donc moi je propose de réinscrire tout le monde dans le jeu démocratique,

et c'est finalement restaurer le suffrage universel, en tout cas le caractère vraiment universel du suffrage qui est à la base de la République française, de la démocratie telle qu'on la conçoit en France

et évidemment la contre-partie c'est la reconnaissance pleine et entière du vote blanc,

et quand je dis ça, je dis en effet : si dans une élection il y avait plus de 50% de votes blancs, on est obligés de la refaire ...

[Hugo Décrypte] Ce qui est assez peu probable, enfin je ...

[François de Rugy] Ah oui mais aujourd'hui il arrive qu'il y ai beaucoup d'élections où il y ai plus de 50% d'abstention [Hugo Décrypte] oui

et on ne la refait pas ensuite.

[Hugo Décrypte] Oui. Alors vous proposez, là on va rentrer vraiment dans le coeur de votre programme après l'aspect sur la démocratie,

vous proposez d'expérimenter pendant 5 ans la légalisation de l'usage et de la commercialisation contrôlée du cannabis,

pour voir ce que ça donne, quitte, si c'est un échec, à revenir aux règles actuelles.

Comment est-ce que vous imaginez cette légalisation ?

Est-ce que ça veut dire qu'on pourra acheter du cannabis dans les bureaux de tabac comme on peut acheter des cigarettes ou un journal et fumer dans la rue sans problème ?

J'imagine que non mais du coup comment vous imaginez cette légalisation ?

[François de Rugy] Bah si, vous imaginiez assez bien avec le bureau de tabac ;

moi j'en ai parlé d'ailleurs avec les représentants des buralistes,

et d'ailleurs ils me disent : vous savez qu'on est dans l'hypocrisie la plus totale puisque dans un bureau de tabac,

moi je ne suis pas fumeur hein, d'aucune cigarette, pas plus le join que la cigarette,

mais ils me disent : dans un bureau de tabac on vend tout ce qu'il faut pour faire un join, sauf le cannabis.

C'est quand même la grand hypocrisie déjà sur la réalité de la consommation qui n'a jamais été aussi élevée en France.

On nous dit, en gros la prohibition, parce qu'en France on est sous le régime de la prohibition,

permet de lutter contre la consommation notamment chez les jeunes,

c'est l'inverse, il n'y a jamais eu autant de consommateurs.

Et puis par ailleurs, il y a surtout un enjeu de sécurité qui est qu'aujourd'hui la criminalité organisée, la délinquance organisée,

l'argent du crime il vient principalement du traffic de cannabis.

[Hugo Décrypte] Alors, sur l'environnement maintenant, forcément un axe fort de votre programme,

sur l'énergie par exemple, vous voulez parvenir à une production électrique issue à 100% d'énergies renouvelables d'ici à 2050,

c'est assez ambitieux hein. Si on regarde vers l'Allemagne, en 2011 les allemands ont décidé de sortir très rapidement du nucléaire,

pour se tourner vers les énergies renouvelables ; ils ont pas réussi à faire se développer suffisamment vite les énergies renouvelables,

et pour compenser ils se sont retrouvés, vous le savez, obligés de consommer plus de charbon, qui est pourtant l'une des sources d'énergie les plus polluantes,

est-ce qu'on ne risque pas d'aller trop vite en se fixant ces objectifs là et comment est-ce qu'on s'assure de ne pas aller trop vite là dessus ?

[François de Rugy] Alors moi je propose de le, de faire en effet 100% d'énergies renouvelables d'ici 2050, c'est-à-dire en 35 ans ;

à l'échelle d'une génération ; d'ailleurs en France le nucléaire s'est imposé comme l'énergie ultra-dominante pour la production de l'électricité à peu près sur le même temps,

donc il s'agit de faire un basculement. Pourquoi ? Pour les raisons écologiques bien sûr,

et il ne s'agit surtout pas, contrairement à ce qui peut être fait dans d'autres pays, d'avoir à la place du nucléaire du thermique, charbon, fioul ou gaz ;

il s'agit de développer les énergies renouvelables pour les questions écologiques :

le nucléaire c'est les déchets nucléaires, c'est la dépendance pour l'approvisionnement d'uranium hein,

quand on dit, quand certains politiques disent : le nucléaire c'est indépendance de la France c'est complètement faux,

on est obligés malheureusement de s'alimenter au Niger ou dans quelques pays dont on est dépendants.

Et puis développer les énergies renouvelables c'est développer des activités économiques,

c'est développer des entreprises, qui existent déjà ! Les technologies elles existent déjà ! Elles ne demandent qu'à se développer !

C'est évidemment développer des emplois, et là, sur notre territoire français,

en exploitant les potentiels de la France qui sont très variés ;

on a la chance d'être un pays où il y a du soleil, où il y a du vent, où il y a de la forêt, où il y a l'utilisation de l'énergie hydroélectrique, de la biomasse etc... les déchets verts qui peuvent ou les déchets agricoles qui peuvent être aussi transformés en biogaz ;

on a plein de potentiels qui sont aujourd'hui sous exploités, pourquoi ? parce qu'on a eu une espèce de chape de plomb en France qui s'appelait : nucléaire.

[Hugo Décrypte] Pour poursuivre un peu sur cette question, votre programme évoque beaucoup les transports et la végétation en ville,

à quoi ressemblerait finalement pour vous la pour demain la ville idéale, la ville durable pardon idéale ?

[François de Rugy] La ville idéale d'abord c'est à chacun et chacune de la construire, ce n'est pas aux politiques d'avoir un modèle et de vouloir l'imposer mais [Hugo Décrypte] Je ne vous demande pas un plan de la ville... [François de Rugy] Voilà ... Ou alors il faut jouer à SimCity et puis voilà, inventer la ville, l'écolo-ville idéale...

Mais plus concrètement, aujourd'hui, on le sait, il y a de plus en plus de gens, partout dans le monde, qui vivent en ville, y compris en France ;

ou qui vivent dans ce qu'on appelle le périurbain, c'est-à-dire autour des villes, de tailles différentes bien sûr,

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[Hugo Décrypte] Salut c'est Hugo, j'espère que vous allez bien ; on poursuit aujourd'hui l'interview des candidats à la primaire de la gauche ! [Hugo Decrypts] Hi it's Hugo, hope you're well; we're continuing today's interview with the candidates in the left-wing primary!

Bonjour, François de Rugy, [François de Rugy] Bonjour. [Hugo Décrypte] merci d'avoir accepté cette interview ;

les abonnés de la chaîne ne vous connaissent peut-être pas forcément tous ; channel subscribers may not know all of you;

je vais donc vous présenter quand même rapidement. so I'll give you a quick introduction.

Vous n'êtes pas membre du parti socialiste : vous étiez, jusqu'en 2015 membre du parti Europe-écologie les Verts You are not a member of the Socialist Party: until 2015, you were a member of the Europe-écologie les Verts party.

parti que vous avez quitté en 2015 pour former votre propre mouvement, a party you left in 2015 to form your own movement,

votre propre parti, je sais pas comment est-ce qu'on peut appeler ça mais ... et le parti écologiste avec un point d'exclamation ! your own party, I don't know what you'd call it but ... and the Green Party with an exclamation mark!

Vous avez donc rejoint après le groupe socialiste à l'assemblée nationale et vous participez aujourd'hui non pas à la primaire d'Europe-Écologie les Verts You then joined the Socialist group in the French National Assembly and today you are not taking part in the Europe-Écologie les Verts primary.

Mais à la primaire qui est organisée en grande partie par le parti socialiste. Pourquoi ce choix ? Why this choice?

[François de Rugy] Eh bien parce que moi j'ai toujours pensé qu'on ne faisait pas de l'écologie tout seul dans son coin ; [François de Rugy] Well, because I've always thought that you can't do ecology on your own;

Donc que quand je me suis engagé d'ailleurs, je me suis toujours engagé dans l'idée qu'il fallait travailler avec d'autres.

Si on veut faire avancer l'écologie, que ce soit au niveau d'ailleurs associatif, à l'échelle d'une entreprise, ou en politique, If we want to move ecology forward, whether it's at the level of an association, a company or in politics,

il faut le faire avec d'autres. Il faut réussir à convaincre des partenaires d'intégrer les enjeux écologiques et de les mettre en œuvre dans les choix politiques. We need to convince our partners to integrate ecological issues and implement them in their political choices.

C'est ce que nous avions fait avec les Verts sous à l'époque c'était Dominique Voynet d'abord ensuite avec Europe-Écologie les Verts ; notamment avec Cécile Duflot,

et puis brutalement, brusquement, Cécile Duflot a décidé, et puis elle a été suivie par beaucoup de gens d'Europe-Écologie les verts, and then suddenly, abruptly, Cécile Duflot decided, and then she was followed by many people from Europe-Écologie les verts,

de rompre totalement cette stratégie de travail au cœur des institutions, avec le parti socialiste notamment qui était notre allié to make a complete break with this strategy of working at the heart of the institutions, with the Socialist Party in particular, which was our ally

[Hugo Décrypte] Et vous n'étiez pas d'accord au moment où Cécile Duflot notamment a quitté le gouvernement ? [Hugo Décrypte] And you disagreed when Cécile Duflot left the government?

[François de Rugy] Voilà. Et donc j'ai constaté qu'il y avait, à la suite de cette décision, de ce départ brutal, une suite de positions de repli

que moi j'ai qualifiées de sectaires parce que je pense qu'à un moment donné c'était vraiment le rempli sur soi ; which I described as sectarian because I think that at one point it was really self-filling;

d'ailleurs vous parliez d'une primaire d'ELV... Là typiquement ça n'a rien à voir. by the way, you were talking about an ELV primary... Typically, this has nothing to do with it.

D'un côté on a un parti, qui organise un vote interne, élargi à quelques sympathisants, mais ça fait 12 ou 13000 personnes à la fin ... On the one hand, there's a party that organizes an internal vote, enlarged to include a few supporters, but in the end there are 12 or 13,000 people ...

Et là on a une primaire de la gauche, And now we have a left-wing primary,

dite primaire citoyenne parce qu'elle est ouverte à tous les citoyens, comme celle de la droite called a citizen's primary because it is open to all citizens, like the right-wing primary

et qu'on peut légitimement penser qu'il y ait 1, 2, 3 millions de personnes qui y participent ... and that we can legitimately expect 1, 2, 3 million people to take part ...

On n'est plus du tout, évidemment, à la même échelle,

et donc ça permet, pour un écologiste comme moi,

parce que moi j'ai toujours été écologiste, je suis écologiste, je resterai écologiste, eh bien de toucher le plus grand nombre. because I've always been an environmentalist, I am an environmentalist and I'll always be an environmentalist, well to reach as many people as possible.

[Hugo Décrypte] Alors : une partie de votre programme s'intitule "le progrès par la démocratie" or vous proposez de réduire à 20% le nombre d'élus à tous les niveaux, [Hugo Décrypte] So: part of your program is entitled "Progress through democracy", yet you propose to reduce the number of elected representatives at all levels to 20%,

y compris pour les députés et les sénateurs ; est-ce que c'est vraiment la priorité pour améliorer la représentation des français à l'assemblée, et donc améliorer la démocratie ? Is this really the priority for improving French people's representation in the assembly, and thus improving democracy?

[François de Rugy] Alors, je fais plusieurs propositions en matière de démocratie : je propose aussi la proportionnelle aux législatives, [François de Rugy] So, I'm making several proposals in terms of democracy: I'm also proposing proportional representation in legislative elections,

évidemment le non cumul des mandats, évidemment la parité à tous les échelons, of course, non-accumulation of mandates, of course, parity at all levels,

mais aussi une journée référendum une fois tous les deux ans,

un rendez-vous référendum, où on puisse inscrire des sujets soit à l'initiative des parlementaires, du gouvernement, ou à l'initiative aussi des citoyens ...

Et puis oui, je propose de réduire le nombre d'élus de 20% hein, pas à 20% parce que là ça ferait pas beaucoup mais, de 20% à tous les échelons

parce qu'aujourd'hui si on additionne tous les élus, locaux, nationaux, on a plus de 500000 élus en France

et je crois qu'à un moment donné il faut envoyer un signal clair, que le système politique, mais plus largement d'ailleurs, politico-administratif puisse [Hugo Décrypte] C'est une question de budget ?

[François de Rugy] Non non non, c'est un signal de réforme : on est capables de se réformer ;

le système politique est capable de se réformer ;

on ne peut pas, nous les élus, appeler à des changements, à des réformes,

dans le domaine écologique,

dans le domaine économique, social, d'organisation, des entreprises, des nouvelles technologies

et dire, quand il s'agit du système politique :

"Ah non non non, là pas touche au nombre d'élus, pas touche au nombre de niveau de collectivités, pas touche au cumul des mandats,

pas touche à ceci ou à cela ...

Donc c'est un signal que je propose de donner, de façon claire,

et qui par ailleurs oui, peut permettre de faire des économies.

[Hugo Décrypte] On poursuit sur votre vision de la démocratie :

aujourd'hui le taux d'abstention lors de certaines élections comme les élections régionales, européennes notamment, reste très élevé.

Dans votre programme il est prévu d'inscrire une reconnaissance du vote blanc

et d'annuler une élection si la majorité des électeurs votent blanc.

Est-ce que c'est vraiment suffisant cela dit pour vous pour réduire l'abstention notamment chez les jeunes,

et sinon qu'est-ce que vous proposez pour permettre aux jeunes de s'impliquer davantage ... ?

[François de Rugy] Alors, là aussi ça va de paire, c'est une proposition qui s'imbrique avec une autre,

qui est le vote obligatoire hein ; donc moi je propose une mesure qui peut paraître assez radicale,

de dire : il y a une abstention de masse ; en tout cas qui ne cesse d'augmenter, élections après élections, à chaque soirée électorale, la plupart des élus, des candidats, pleurent sur l'abstention et disent : quel malheur démocratique de voir cette abstention ;

et ensuite ils ne font rien ; et pour cause, parce que pour beaucoup d'élus, ça les arrange qu'il y ai beaucoup de citoyens qui s'abstiennent,

notamment les jeunes mais aussi ceux qui ont plus de difficultés économiques et sociale,

et comme ils s'abstiennent ils ne revendiquent rien, et donc comme ils ne revendiquent rien,

eh bah les politiques que l'on fait, elles oublient une partie de la population.Elles "oublient" entre guillemets bien sûr.

Et donc moi je propose de réinscrire tout le monde dans le jeu démocratique,

et c'est finalement restaurer le suffrage universel, en tout cas le caractère vraiment universel du suffrage qui est à la base de la République française, de la démocratie telle qu'on la conçoit en France

et évidemment la contre-partie c'est la reconnaissance pleine et entière du vote blanc,

et quand je dis ça, je dis en effet : si dans une élection il y avait plus de 50% de votes blancs, on est obligés de la refaire ...

[Hugo Décrypte] Ce qui est assez peu probable, enfin je ...

[François de Rugy] Ah oui mais aujourd'hui il arrive qu'il y ai beaucoup d'élections où il y ai plus de 50% d'abstention [Hugo Décrypte] oui

et on ne la refait pas ensuite.

[Hugo Décrypte] Oui. Alors vous proposez, là on va rentrer vraiment dans le coeur de votre programme après l'aspect sur la démocratie,

vous proposez d'expérimenter pendant 5 ans la légalisation de l'usage et de la commercialisation contrôlée du cannabis,

pour voir ce que ça donne, quitte, si c'est un échec, à revenir aux règles actuelles.

Comment est-ce que vous imaginez cette légalisation ?

Est-ce que ça veut dire qu'on pourra acheter du cannabis dans les bureaux de tabac comme on peut acheter des cigarettes ou un journal et fumer dans la rue sans problème ?

J'imagine que non mais du coup comment vous imaginez cette légalisation ?

[François de Rugy] Bah si, vous imaginiez assez bien avec le bureau de tabac ;

moi j'en ai parlé d'ailleurs avec les représentants des buralistes,

et d'ailleurs ils me disent : vous savez qu'on est dans l'hypocrisie la plus totale puisque dans un bureau de tabac,

moi je ne suis pas fumeur hein, d'aucune cigarette, pas plus le join que la cigarette,

mais ils me disent : dans un bureau de tabac on vend tout ce qu'il faut pour faire un join, sauf le cannabis.

C'est quand même la grand hypocrisie déjà sur la réalité de la consommation qui n'a jamais été aussi élevée en France.

On nous dit, en gros la prohibition, parce qu'en France on est sous le régime de la prohibition,

permet de lutter contre la consommation notamment chez les jeunes,

c'est l'inverse, il n'y a jamais eu autant de consommateurs.

Et puis par ailleurs, il y a surtout un enjeu de sécurité qui est qu'aujourd'hui la criminalité organisée, la délinquance organisée,

l'argent du crime il vient principalement du traffic de cannabis.

[Hugo Décrypte] Alors, sur l'environnement maintenant, forcément un axe fort de votre programme,

sur l'énergie par exemple, vous voulez parvenir à une production électrique issue à 100% d'énergies renouvelables d'ici à 2050,

c'est assez ambitieux hein. Si on regarde vers l'Allemagne, en 2011 les allemands ont décidé de sortir très rapidement du nucléaire,

pour se tourner vers les énergies renouvelables ; ils ont pas réussi à faire se développer suffisamment vite les énergies renouvelables,

et pour compenser ils se sont retrouvés, vous le savez, obligés de consommer plus de charbon, qui est pourtant l'une des sources d'énergie les plus polluantes,

est-ce qu'on ne risque pas d'aller trop vite en se fixant ces objectifs là et comment est-ce qu'on s'assure de ne pas aller trop vite là dessus ?

[François de Rugy] Alors moi je propose de le, de faire en effet 100% d'énergies renouvelables d'ici 2050, c'est-à-dire en 35 ans ;

à l'échelle d'une génération ; d'ailleurs en France le nucléaire s'est imposé comme l'énergie ultra-dominante pour la production de l'électricité à peu près sur le même temps,

donc il s'agit de faire un basculement. Pourquoi ? Pour les raisons écologiques bien sûr,

et il ne s'agit surtout pas, contrairement à ce qui peut être fait dans d'autres pays, d'avoir à la place du nucléaire du thermique, charbon, fioul ou gaz ;

il s'agit de développer les énergies renouvelables pour les questions écologiques :

le nucléaire c'est les déchets nucléaires, c'est la dépendance pour l'approvisionnement d'uranium hein,

quand on dit, quand certains politiques disent : le nucléaire c'est indépendance de la France c'est complètement faux,

on est obligés malheureusement de s'alimenter au Niger ou dans quelques pays dont on est dépendants.

Et puis développer les énergies renouvelables c'est développer des activités économiques,

c'est développer des entreprises, qui existent déjà ! Les technologies elles existent déjà ! Elles ne demandent qu'à se développer !

C'est évidemment développer des emplois, et là, sur notre territoire français,

en exploitant les potentiels de la France qui sont très variés ;

on a la chance d'être un pays où il y a du soleil, où il y a du vent, où il y a de la forêt, où il y a l'utilisation de l'énergie hydroélectrique, de la biomasse etc... les déchets verts qui peuvent ou les déchets agricoles qui peuvent être aussi transformés en biogaz ;

on a plein de potentiels qui sont aujourd'hui sous exploités, pourquoi ? parce qu'on a eu une espèce de chape de plomb en France qui s'appelait : nucléaire.

[Hugo Décrypte] Pour poursuivre un peu sur cette question, votre programme évoque beaucoup les transports et la végétation en ville,

à quoi ressemblerait finalement pour vous la pour demain la ville idéale, la ville durable pardon idéale ?

[François de Rugy] La ville idéale d'abord c'est à chacun et chacune de la construire, ce n'est pas aux politiques d'avoir un modèle et de vouloir l'imposer mais [Hugo Décrypte] Je ne vous demande pas un plan de la ville... [François de Rugy] Voilà ... Ou alors il faut jouer à SimCity et puis voilà, inventer la ville, l'écolo-ville idéale...

Mais plus concrètement, aujourd'hui, on le sait, il y a de plus en plus de gens, partout dans le monde, qui vivent en ville, y compris en France ;

ou qui vivent dans ce qu'on appelle le périurbain, c'est-à-dire autour des villes, de tailles différentes bien sûr,