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Bram Stoker - Dracula, Part (36)

Part (36)

» Je me mis donc à la tâche, et en une demi-heure j'avais trouvé le nom et l'adresse de l'avoué de Mrs. Westenra, et lui avais écrit. Les papiers de la pauvre femme étaient en ordre, et des indications claires sur le lieu où elle souhaitait être inhumée y figuraient. Je venais à peine de refermer la lettre, quand, à ma grande surprise, Van Helsing entra dans la chambre et dit : « Puis-je vous aider, mon ami John ? Je suis libre, et si nécessaire, je suis à vos ordres. » « Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ? » demandai-je, à quoi il répondit : « Je ne cherchais pas une chose en particulier. J'espérais seulement trouver quelque chose, et j'ai trouvé : seulement des lettres, quelques mémorandums, et un journal récemment commencé. Je les ai sur moi, et n'en parlons plus pour le moment. Je verrai ce pauvre garçon demain soir, et avec son accord, nous pourrons peut-être utiliser certains de ces documents. » Quand il eut terminé le travail en cours, il me dit : « Et maintenant, mon ami John, je crois que nous pouvons aller au lit. Nous avons besoin de sommeil, vous et moi, de nous reposer pour récupérer. Demain nous aurons beaucoup à faire, mais ce soir, il n'y a plus besoin de nous, hélas ! » Avant de partir, nous allâmes voir la pauvre Lucy. L'entrepreneur des pompes funèbres avait certes bien travaillé, car la chambre avait été changée en une petite chapelle ardente. Il y avait une profusion de belles fleurs blanches, ce qui rendait la

mort un peu moins repoussante, si c'était possible. Le visage était recouvert d'un linceul ; quand le Professeur se pencha pour le soulever délicatement, nous fûmes tous deux émus par la beauté de Lucy, que nous pouvions contempler à la lumière des grandes chandelles. Tout son charme lui avait été rendu dans la mort, et les heures qui s'étaient écoulées depuis, loin d'avoir laissé des traces de décrépitude, semblaient avoir restauré la beauté de la vie, à tel point qu'il m'était impossible de m'imaginer que j'avais devant les yeux un cadavre. Le Professeur avait un air grave. Il ne l'avait pas aimée comme je l'avais aimée, et il n'y avait pas de larmes dans ses yeux. « Restez ici jusqu'à mon retour » me dit-il avant de quitter la chambre. Puis il revint avec une poignée de fleurs d'ail qu'il avait prises dans la caisse qui avait été déposée dans le hall, et qui n'avait pas encore été ouverte. Il les disposa parmi les autres fleurs, sur le lit et autour du lit. Enfin il sortit de son col un petit crucifix d'or, le plaça sur la bouche de la morte, et remit en place le linceul. Puis nous sortîmes tous deux. J'étais en train de me déshabiller dans ma chambre, quand il entra, après avoir tapé à la porte pour m'avertir ; et sans attendre, il me dit : « Demain, je veux que vous m'apportiez, avant la nuit, un jeu de couteaux d'autopsie. » « Devons-nous faire une autopsie ? » demandai-je. « Oui et non. Je veux opérer, en effet, mais pas comme vous le pensez. Je vais vous expliquer, mais pas un mot à quiconque. Je veux lui couper la tête, et lui ôter le cœur. Ah, vous, un chirurgien, vous êtes choqué ! Vous que j'ai vu, la main et le cœur sûr, conduire des opérations dont dépendait la vie de vos patients, et devant lesquelles les autres frissonnaient de terreur. Oh, mais je ne dois pas oublier, mon cher ami John, que vous l'aimiez, et je ne l'ai pas oublié : c'est moi qui opérerai, et je ne vous demanderai que de m'assister. Je devrais le faire ce soir, mais je ne le ferai pas, pour Arthur : il sera libre après les funérailles de demain, et il voudra la voir – voir cette… chose. Alors, quand elle sera dans le cercueil le jour suivant, vous et moi viendrons quand tout le monde dormira. Nous dévisserons le couvercle du cercueil, et procèderons à l'opération, puis nous remettrons tout en place, afin que nul ne sache, à part nous. » « Mais pourquoi ? La jeune fille est morte. Pourquoi mutiler son pauvre corps sans raison ? Et s'il n'y a aucune nécessité de procéder à une autopsie, et rien à y gagner, ni pour elle, ni pour nous, ni pour la science, ni pour la connaissance humaine, pourquoi le faire ? C'est vraiment monstrueux ! » Pour toute réponse, il mit sa main sur mon épaule, et me dit, avec une infinie tendresse : « Ami John, votre pauvre cœur saigne et j'ai pitié de vous, et je ne vous en aime que davantage. Si je le pouvais, je prendrais sur mes épaules le fardeau que vous devez porter. Mais il y a des choses que vous ignorez, et que vous devrez savoir, et vous m'en remercierez alors, même si ce ne sont pas des choses plaisantes. John, mon enfant, vous êtes mon ami depuis tant d'années ; m'avez-vous déjà vu entreprendre une action sans avoir de bonnes raisons ? Je puis me tromper – je ne suis qu'un homme – mais je crois en tout ce que je fais. N'est-ce pas là la raison pour laquelle vous m'avez fait appeler lorsque tout a commencé ? Oui, n'étiez-vous pas abasourdi, et même horrifié, lorsque j'ai refusé qu'Arthur embrasse son amour, même lorsqu'elle était mourante, et que je l'ai repoussé de toutes mes forces ? Et pourtant vous l'avez vue me remercier, de ses beaux yeux de mourante, et de sa voix si faible, et vous l'avez vue embrasser ma vieille main rugueuse ! Oui ! Et ne m'avez- vous pas entendu lui faire une promesse, avant qu'elle ne ferme les yeux, pleine de reconnaissance ? Oui ! Eh bien, j'ai une bonne raison pour faire ce que je veux faire. Vous m'avez fait confiance pendant des années, vous m'avez cru pendant des semaines, quand il se produisait des évènements si étranges que vous auriez très bien pu douter. Faites-moi encore confiance un petit moment, mon ami John. Si vous ne me faites pas confiance, alors je devrai vous dire ce que je crois avoir deviné, et peut-être cela n'est-il pas souhaitable. Et si je dois faire ce que j'ai à faire sans mon ami à mes côtés – car je dois le faire, que vous me fassiez confiance ou non –, alors je travaillerai le cœur lourd, et je me sentirai seul, tellement seul, au moment où j'aurai besoin de toute l'aide et de tout le courage possibles ! » Il s'arrêta un moment, et reprit, d'un ton solennel : « Ami John, nous allons vivre des jours étranges et terribles. Ne faisons qu'un, afin de pouvoir mener à bien notre travail. Ne voulez-vous pas avoir foi en moi ? » Je pris sa main, et le lui promis. Je gardai ma porte ouverte tandis qu'il s'éloignait, et je le regardai rentrer dans sa propre chambre et refermer la porte. Tandis que j'étais là debout, je vis l'une des servantes passer silencieusement dans le couloir -

elle me tournait le dos et ne pouvait me voir – et pénétrer dans la chambre où reposait Lucy. Cela me toucha. La dévotion est si rare, et nous sommes toujours tellement reconnaissants envers ceux qui en témoignent spontanément à ceux que nous aimons. Et voilà que cette pauvre fille mettait de côté sa terreur naturelle de la mort pour aller se recueillir devant le cercueil de la maîtresse qu'elle avait aimée, afin que son pauvre corps ne restât pas seul avant d'être conduit à son repos éternel… Je dus dormir longtemps et profondément : il faisait déjà grand jour quand van Helsing me réveilla en entrant dans ma chambre. Il se rendit auprès de mon lit et me dit : « Ne vous tracassez pas au sujet des instruments d'autopsie, nous n'en aurons pas besoin. » « Et pourquoi ? » demandai-je. En effet, ses propos solennels de la nuit passée m'avaient grandement impressionné. « Parce que » dit-il sinistrement, « Il est trop tard – ou trop tôt ! Regardez ! » et il brandit le petit crucifix en or. « Ceci a été volé pendant la nuit. » « Comment cela, volé » dis-je stupéfait, « puisque vous l'avez dans la main ! » « Parce que je l'ai repris à la misérable qui l'a dérobé, cette femme qui dépouille les morts aussi bien que les vivants. Elle sera certainement punie, mais pas par moi ; elle ne savait pas bien ce qu'elle faisait, et dans son ignorance, elle n'a fait que voler. Maintenant, nous devons attendre. » Ayant ainsi parlé, il partit, me laissant avec un nouveau mystère auquel réfléchir, une nouvelle énigme à laquelle m'attaquer. La matinée fut bien morne, mais à midi arriva l'avoué : Mr. Marquand, de Wholeman, Fils, Marquand et Lidderdale. Il était très aimable et apprécia beaucoup tout ce que nous avions fait, et il nous déchargea de tous nos soucis. Durant le repas, il nous informa que Mrs. Westenra redoutait depuis quelques temps une mort soudaine due à sa maladie de cœur, et avait remis ses affaires en ordre avec une grande rigueur. A l'exception d'une certaine propriété substituée, que Lucy tenait de la famille de son père, et qui devait maintenant à défaut d'un héritier direct, retourner à une branche éloignée de la famille, l'intégralité des biens, immobiliers ou non, revenait à Arthur Holmwood. Après nous en avoir informés, il poursuivit : « Pour être honnête, nous avons fait de notre mieux pour éviter une telle disposition testamentaire. Nous avons fait remarquer que dans certains cas, la fille de Mrs. Westenra pouvait se retrouver sans ressources, ou tout au moins être privée d'une partie de sa liberté si elle décidait de se marier. A vrai dire, nous avons tellement insisté qu'il en est presque résulté un conflit, car elle finit par nous demander si nous étions disposés ou non à faire exécuter ses dernières volontés. Bien sûr, nous n'avions aucune alternative. Nous avions raison sur le principe, et dans quatre-vingt-dix-neuf cas sur cent nous aurions pu prouver, par la suite des évènements, le bien-fondé de notre jugement. Toutefois, il me faut avouer que dans ce cas précis, toute autre disposition aurait rendu impossible l'accomplissement des vœux de la défunte. Car, Mrs. Westenra ayant précédé sa fille dans la mort, cette dernière entrait en possession de la propriété, et même si elle ne survivait à sa mère que de cinq minutes, ladite propriété, en l'absence de testament – et dans un tel cas, il aurait été pratiquement impossible qu'il y eût un testament – aurait été traitée au titre d'un décès intestat. Et dans un tel cas, Lord Godalming – Mr. Holmwood - , bien qu'il fût un ami très cher, n'aurait eu aucun droit. En effet les héritiers légitimes, bien que fort lointains, n'auraient pas abandonné leurs justes prétentions pour des raisons sentimentales à un parfait inconnu. Je vous assure, mes chers Sirs, que je me réjouis de ce résultat ; je m'en réjouis fort. » C'était assurément un brave homme, mais le voir se réjouir d'un si petit détail – auquel il était de plus intéressé – au milieu d'une telle tragédie, voilà qui était pour moi une nouvelle leçon sur les limites de l'empathie humaine. Il ne resta pas longtemps, mais il dit qu'il reviendrait un peu plus tard dans la journée pour voir Lord Godalming. Sa visite nous avait toutefois apporté un certain réconfort : elle nous assurait que les actions que nous avions entreprises ne nous vaudraient pas de réaction hostile.

Arthur était attendu pour cinq heures ; un peu avant ce moment, nous nous rendîmes dans la « chambre de mort ». C'était bien ainsi qu'on pouvait l'appeler, car maintenant la mère et la fille y reposaient toutes deux. L'entrepreneur des pompes funèbres y avait fait étalage de ses compétences professionnelles : l'atmosphère de la pièce était tellement mortifère que nous nous sentîmes abattus dès que nous y pénétrâmes. Van Helsing exigea que la pièce soit remise dans l'état où elle se trouvait auparavant, expliquant que Lord Godalming devant arriver très bientôt, cela serait moins douloureux pour lui de voir le corps de sa fiancée seul dans la pièce.

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Part (36) Anteil (36) Part (36) Parte (36)

» Je me mis donc à la tâche, et en une demi-heure j'avais trouvé le nom et l'adresse de l'avoué de Mrs. Westenra, et lui avais écrit. ||||||tarea|||||||||||||||||||| "So I set to work, and within half an hour had found the name and address of Mrs. Westenra's solicitor, and written to him. Les papiers de la pauvre femme étaient en ordre, et des indications claires sur le lieu où elle souhaitait être inhumée y figuraient. ||||||||||||||||||||inhumada|| The poor woman's papers were in order, with clear indications of where she wished to be buried. I documenti della povera donna erano in ordine, con chiare indicazioni sul luogo in cui desiderava essere sepolta. Je venais à peine de refermer la lettre, quand, à ma grande surprise, Van Helsing entra dans la chambre et dit : « Puis-je vous aider, mon ami John ? |venía|||||||||||||||||||||||||| Je suis libre, et si nécessaire, je suis à vos ordres. » « Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ? ||||||were looking ||||||buscaban » demandai-je, à quoi il répondit : « Je ne cherchais pas une chose en particulier. J'espérais seulement trouver quelque chose, et j'ai trouvé : seulement des lettres, quelques mémorandums, et un journal récemment commencé. ||||||||||||memorandums||||| ||||||||||||memos||||| Je les ai sur moi, et n'en parlons plus pour le moment. I've got them with me, so let's not talk about it any more. Je verrai ce pauvre garçon demain soir, et avec son accord, nous pourrons peut-être utiliser certains de ces documents. » Quand il eut terminé le travail en cours, il me dit : « Et maintenant, mon ami John, je crois que nous pouvons aller au lit. |||||||course||||||||||believe|||||| Nous avons besoin de sommeil, vous et moi, de nous reposer pour récupérer. You and I need to sleep, to rest and recuperate. Demain nous aurons beaucoup à faire, mais ce soir, il n'y a plus besoin de nous, hélas ! » Avant de partir, nous allâmes voir la pauvre Lucy. L'entrepreneur des pompes funèbres avait certes bien travaillé, car la chambre avait été changée en une petite chapelle ardente. Il y avait une profusion de belles fleurs blanches, ce qui rendait la

mort un peu moins repoussante, si c'était possible. ||||repulsiva||| death a little less repulsive, if that were possible. Le visage était recouvert d'un linceul ; quand le Professeur se pencha pour le soulever délicatement, nous fûmes tous deux émus par la beauté de Lucy, que nous pouvions contempler à la lumière des grandes chandelles. Tout son charme lui avait été rendu dans la mort, et les heures qui s'étaient écoulées depuis, loin d'avoir laissé des traces de décrépitude, semblaient avoir restauré la beauté de la vie, à tel point qu'il m'était impossible de m'imaginer que j'avais devant les yeux un cadavre. |||||||||||||||||||||||decrepitude||||||||||||||||||||||| |||||||||||||||||||||||decrepitud||||||||||||||||||||||| All her charm had been restored in death, and the hours that had passed since then, far from having left traces of decrepitude, seemed to have restored the beauty of life, so much so that it was impossible for me to imagine that I was looking at a corpse. Le Professeur avait un air grave. Il ne l'avait pas aimée comme je l'avais aimée, et il n'y avait pas de larmes dans ses yeux. He hadn't loved her the way I had, and there were no tears in his eyes. « Restez ici jusqu'à mon retour » me dit-il avant de quitter la chambre. Puis il revint avec une poignée de fleurs d'ail qu'il avait prises dans la caisse qui avait été déposée dans le hall, et qui n'avait pas encore été ouverte. |||||manojo||||||||||||||||||||||| Then he returned with a handful of garlic flowers he'd taken from the unopened crate that had been left in the hall. Il les disposa parmi les autres fleurs, sur le lit et autour du lit. Enfin il sortit de son col un petit crucifix d'or, le plaça sur la bouche de la morte, et remit en place le linceul. |||||||||||||||||||volvió||||sábana Finally, he removed a small gold crucifix from his collar, placed it over the dead woman's mouth, and put the shroud back in place. Puis nous sortîmes tous deux. J'étais en train de me déshabiller dans ma chambre, quand il entra, après avoir tapé à la porte pour m'avertir ; et sans attendre, il me dit : « Demain, je veux que vous m'apportiez, avant la nuit, un jeu de couteaux d'autopsie. |||||||||||||||||||||||||||||||bring me|||||game|||of autopsy |||||||||||||||||||||||||||||||me traigan|||||||cuchillo|de autopsia I was undressing in my room, when he came in, after tapping on the door to warn me; and without waiting, he said: "Tomorrow, I want you to bring me, before dark, a set of autopsy knives. » « Devons-nous faire une autopsie ? ||||autopsia » demandai-je. « Oui et non. Je veux opérer, en effet, mais pas comme vous le pensez. Je vais vous expliquer, mais pas un mot à quiconque. |||||||||chiunque I'll explain, but not a word to anyone. Je veux lui couper la tête, et lui ôter le cœur. ||||||||togliere|| I want to cut off his head and take out his heart. Ah, vous, un chirurgien, vous êtes choqué ! Vous que j'ai vu, la main et le cœur sûr, conduire des opérations dont dépendait la vie de vos patients, et devant lesquelles les autres frissonnaient de terreur. |||||||||||||||||||||||||shuddered|| |||||||||||||||||||||||||frisaban|| I've seen you, with a steady hand and a steady heart, carry out operations on which the lives of your patients depended, and in front of which others shuddered in terror. Oh, mais je ne dois pas oublier, mon cher ami John, que vous l'aimiez, et je ne l'ai pas oublié : c'est moi qui opérerai, et je ne vous demanderai que de m'assister. |||||||||||||||||||||||will operate||||||||assist me |||||||||||||la amaban||||||||||operaré||||||||asistirme Oh, but I mustn't forget, my dear friend John, that you loved her, and I haven't forgotten: I'm the one who'll be operating, and I'll only ask you to assist me. Je devrais le faire ce soir, mais je ne le ferai pas, pour Arthur : il sera libre après les funérailles de demain, et il voudra la voir – voir cette… chose. I should do it tonight, but I won't, for Arthur's sake: he'll be free after the funeral tomorrow, and he'll want to see it-see this... thing. Alors, quand elle sera dans le cercueil le jour suivant, vous et moi viendrons quand tout le monde dormira. ||||||||||||||||||will sleep |||||||||||||vendremos|||||dormirá So, when she's in the coffin the next day, you and I will come when everyone else is asleep. Nous dévisserons le couvercle du cercueil, et procèderons à l'opération, puis nous remettrons tout en place, afin que nul ne sache, à part nous. |||||||will proceed|||||||||||||||| |desenroscaremos||tapa||ataúd||procederemos|||||remeteremos||||||||||| We'll unscrew the coffin lid, perform the operation and then put everything back in place, so that no one knows but us. » « Mais pourquoi ? La jeune fille est morte. Pourquoi mutiler son pauvre corps sans raison ? Et s'il n'y a aucune nécessité de procéder à une autopsie, et rien à y gagner, ni pour elle, ni pour nous, ni pour la science, ni pour la connaissance humaine, pourquoi le faire ? And if there's no need for an autopsy, and nothing to gain for her, us, science or human knowledge, why do it at all? C'est vraiment monstrueux ! » Pour toute réponse, il mit sa main sur mon épaule, et me dit, avec une infinie tendresse : « Ami John, votre pauvre cœur saigne et j'ai pitié de vous, et je ne vous en aime que davantage. ||||||||||||||||||||||sangra||||||||||||| "For all answer, he put his hand on my shoulder, and said to me, with infinite tenderness: 'Friend John, your poor heart is bleeding, and I pity you, and love you all the more. "In risposta, mi mise una mano sulla spalla e mi disse, con infinita tenerezza: "Amico Giovanni, il tuo povero cuore sanguina e io ti compatisco e ti amo ancora di più. Si je le pouvais, je prendrais sur mes épaules le fardeau que vous devez porter. Mais il y a des choses que vous ignorez, et que vous devrez savoir, et vous m'en remercierez alors, même si ce ne sont pas des choses plaisantes. |||||||||||||||||will thank|||||||||| |||||||||||||||||agradecerán|||||||||| But there are things you don't know, and you'll have to know, and you'll thank me then, even if they're not pleasant things. John, mon enfant, vous êtes mon ami depuis tant d'années ; m'avez-vous déjà vu entreprendre une action sans avoir de bonnes raisons ? John, my child, you've been my friend for so many years; have you ever seen me take an action without good reason? Je puis me tromper – je ne suis qu'un homme – mais je crois en tout ce que je fais. I may be wrong - I'm only one man - but I believe in everything I do. Potrei sbagliarmi - sono solo un uomo - ma credo in tutto ciò che faccio. N'est-ce pas là la raison pour laquelle vous m'avez fait appeler lorsque tout a commencé ? Isn't that why you called me in when it all started? Oui, n'étiez-vous pas abasourdi, et même horrifié, lorsque j'ai refusé qu'Arthur embrasse son amour, même lorsqu'elle était mourante, et que je l'ai repoussé de toutes mes forces ? ||||atónito|||||||||||||||||||repelido|||| Yes, weren't you stunned, even horrified, when I refused to let Arthur kiss her love, even when she was dying, and pushed him away with all my might? Et pourtant vous l'avez vue me remercier, de ses beaux yeux de mourante, et de sa voix si faible, et vous l'avez vue embrasser ma vieille main rugueuse ! And yet you saw her thank me, with her beautiful dying eyes, and her voice so weak, and you saw her kiss my rough old hand! Oui ! Et ne m'avez- vous pas entendu lui faire une promesse, avant qu'elle ne ferme les yeux, pleine de reconnaissance ? And didn't you hear me make her a promise, before she closed her eyes, full of gratitude? Oui ! Eh bien, j'ai une bonne raison pour faire ce que je veux faire. Vous m'avez fait confiance pendant des années, vous m'avez cru pendant des semaines, quand il se produisait des évènements si étranges que vous auriez très bien pu douter. You've trusted me for years, believed me for weeks, when things were happening so strangely that you might well have doubted me. Faites-moi encore confiance un petit moment, mon ami John. Si vous ne me faites pas confiance, alors je devrai vous dire ce que je crois avoir deviné, et peut-être cela n'est-il pas souhaitable. |||||||||||||||||||||||||desirable If you don't trust me, then I'll have to tell you what I think I've guessed, and maybe that's not desirable. Et si je dois faire ce que j'ai à faire sans mon ami à mes côtés – car je dois le faire, que vous me fassiez confiance ou non –, alors je travaillerai le cœur lourd, et je me sentirai seul, tellement seul, au moment où j'aurai besoin de toute l'aide et de tout le courage possibles ! ||||||||||||||||||||||||||||||will work|||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||||||||||hagan|||||||||||||||||||||||||||||| And if I have to do what I have to do without my friend by my side - because I have to, whether you trust me or not - then I'll be working with a heavy heart, and I'll feel alone, so alone, at a time when I need all the help and courage I can get! » Il s'arrêta un moment, et reprit, d'un ton solennel : « Ami John, nous allons vivre des jours étranges et terribles. "He paused for a moment, and then resumed, in a solemn tone: 'Friend John, we're in for some strange and terrible days. Ne faisons qu'un, afin de pouvoir mener à bien notre travail. Let's be one, so we can get the job done. Lavoriamo insieme per portare a termine il lavoro. Ne voulez-vous pas avoir foi en moi ? » Je pris sa main, et le lui promis. Je gardai ma porte ouverte tandis qu'il s'éloignait, et je le regardai rentrer dans sa propre chambre et refermer la porte. I kept my door open as he walked away, and watched him go back into his own room and close the door. Tandis que j'étais là debout, je vis l'une des servantes passer silencieusement dans le couloir -

elle me tournait le dos et ne pouvait me voir – et pénétrer dans la chambre où reposait Lucy. Cela me toucha. La dévotion est si rare, et nous sommes toujours tellement reconnaissants envers ceux qui en témoignent spontanément à ceux que nous aimons. ||||||||||agradecidos||||||||||| Devotion is so rare, and we are always so grateful to those who spontaneously show it to those we love. Et voilà que cette pauvre fille mettait de côté sa terreur naturelle de la mort pour aller se recueillir devant le cercueil de la maîtresse qu'elle avait aimée, afin que son pauvre corps ne restât pas seul avant d'être conduit à son repos éternel… Je dus dormir longtemps et profondément : il faisait déjà grand jour quand van Helsing me réveilla en entrant dans ma chambre. And now this poor girl was putting aside her natural terror of death to go and pray before the coffin of the mistress she had loved, so that her poor body would not be left alone before being taken to its eternal rest... I must have slept long and soundly: it was already broad daylight when van Helsing woke me up by entering my room. Il se rendit auprès de mon lit et me dit : « Ne vous tracassez pas au sujet des instruments d'autopsie, nous n'en aurons pas besoin. ||||||||||||don't worry||||||||||| ||||||||||||tracasez||||||||||| He came over to my bed and said: "Don't worry about the autopsy instruments, we won't need them. » « Et pourquoi ? » demandai-je. En effet, ses propos solennels de la nuit passée m'avaient grandement impressionné. ||||solemn||||||| Indeed, his solemn words last night had greatly impressed me. « Parce que » dit-il sinistrement, « Il est trop tard – ou trop tôt ! Regardez ! » et il brandit le petit crucifix en or. « Ceci a été volé pendant la nuit. "This was stolen during the night. » « Comment cela, volé » dis-je stupéfait, « puisque vous l'avez dans la main ! » « Parce que je l'ai repris à la misérable qui l'a dérobé, cette femme qui dépouille les morts aussi bien que les vivants. "Because I took it back from the wretch who stole it, that woman who robs the dead as well as the living. "Perché l'ho ripreso dalla disgraziata che l'ha rubato, quella donna che deruba i morti come i vivi. Elle sera certainement punie, mais pas par moi ; elle ne savait pas bien ce qu'elle faisait, et dans son ignorance, elle n'a fait que voler. She'll certainly be punished, but not by me; she didn't quite know what she was doing, and in her ignorance, all she did was steal. Maintenant, nous devons attendre. » Ayant ainsi parlé, il partit, me laissant avec un nouveau mystère auquel réfléchir, une nouvelle énigme à laquelle m'attaquer. "Having thus spoken, he departed, leaving me with a new mystery to ponder, a new enigma to tackle. La matinée fut bien morne, mais à midi arriva l'avoué : Mr. Marquand, de Wholeman, Fils, Marquand et Lidderdale. |||||||||||Marquand||Wholeman||||Lidderdale ||||triste|||||||Marquand||Wholeman||||Lidderdale It was a dull morning, but at noon the solicitor arrived: Mr. Marquand, of Wholeman, Sons, Marquand and Lidderdale. Il était très aimable et apprécia beaucoup tout ce que nous avions fait, et il nous déchargea de tous nos soucis. |||||apreció||||||||||||||| He was very kind and appreciative of everything we'd done, and he relieved us of all our worries. Durant le repas, il nous informa que Mrs. Westenra redoutait depuis quelques temps une mort soudaine due à sa maladie de cœur, et avait remis ses affaires en ordre avec une grande rigueur. ||||||||||||||||||||||||había puesto|||||||| A l'exception d'une certaine propriété substituée, que Lucy tenait de la famille de son père, et qui devait maintenant à défaut d'un héritier direct, retourner à une branche éloignée de la famille, l'intégralité des biens, immobiliers ou non, revenait à Arthur Holmwood. |||||substituted||||||||||||||||||||||||||||||real estate|||||| With the exception of a certain substituted property, which Lucy had inherited from her father's family, and which was now, in the absence of a direct heir, to revert to a distant branch of the family, the entire estate, real estate or otherwise, belonged to Arthur Holmwood. Ad eccezione di una certa proprietà sostitutiva, che Lucy aveva ereditato dalla famiglia paterna e che ora, in assenza di un erede diretto, doveva tornare a un ramo lontano della famiglia, tutti i beni, reali e non, appartenevano ad Arthur Holmwood. Après nous en avoir informés, il poursuivit : « Pour être honnête, nous avons fait de notre mieux pour éviter une telle disposition testamentaire. ||||||||||||||||||||disposition|testamentary ||||||pursiguió||||||||||||||| After informing us, he continued: "To be honest, we did our best to avoid such a testamentary disposition. Nous avons fait remarquer que dans certains cas, la fille de Mrs. Westenra pouvait se retrouver sans ressources, ou tout au moins être privée d'une partie de sa liberté si elle décidait de se marier. We pointed out that in some cases, Mrs. Westenra's daughter could find herself destitute, or at least deprived of some of her freedom if she decided to marry. A vrai dire, nous avons tellement insisté qu'il en est presque résulté un conflit, car elle finit par nous demander si nous étions disposés ou non à faire exécuter ses dernières volontés. In fact, we were so insistent that it almost led to a conflict, as she ended up asking us whether or not we were willing to carry out her last wishes. Bien sûr, nous n'avions aucune alternative. Nous avions raison sur le principe, et dans quatre-vingt-dix-neuf cas sur cent nous aurions pu prouver, par la suite des évènements, le bien-fondé de notre jugement. We were right in principle, and in ninety-nine cases out of a hundred we could have proved, by the course of events, the soundness of our judgment. Toutefois, il me faut avouer que dans ce cas précis, toute autre disposition aurait rendu impossible l'accomplissement des vœux de la défunte. However, I have to admit that in this particular case, any other arrangement would have made it impossible to fulfill the deceased's wishes. Car, Mrs. Westenra ayant précédé sa fille dans la mort, cette dernière entrait en possession de la propriété, et même si elle ne survivait à sa mère que de cinq minutes, ladite propriété, en l'absence de testament – et dans un tel cas, il aurait été pratiquement impossible qu'il y eût un testament – aurait été traitée au titre d'un décès intestat. |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||intestate |||||||||||||||||||||||||||||||dicha||||||||||||||||||||||||||||intestat For, Mrs. Westenra having preceded her daughter in death, the latter came into possession of the property, and even if she outlived her mother by only five minutes, the said property, in the absence of a will - and in such a case it would have been virtually impossible for there to have been a will - would have been treated as intestate death. Et dans un tel cas, Lord Godalming – Mr. Holmwood - , bien qu'il fût un ami très cher, n'aurait eu aucun droit. And in such a case, Lord Godalming - Mr. Holmwood - although a dear friend, would have had no rights at all. En effet les héritiers légitimes, bien que fort lointains, n'auraient pas abandonné leurs justes prétentions pour des raisons sentimentales à un parfait inconnu. Indeed, the legitimate heirs, albeit very distant, would not have given up their rightful claims for sentimental reasons to a complete stranger. Je vous assure, mes chers Sirs, que je me réjouis de ce résultat ; je m'en réjouis fort. |||||Sirs||||||||||| |||||Señores||||||||||| I assure you, my dear Sirs, that I'm delighted with this result; I'm very pleased. » C'était assurément un brave homme, mais le voir se réjouir d'un si petit détail – auquel il était de plus intéressé – au milieu d'une telle tragédie, voilà qui était pour moi une nouvelle leçon sur les limites de l'empathie humaine. |||||||||alegrar||||||||||||||||||||||||||||| "He was certainly a good man, but to see him rejoice over such a small detail - in which he was moreover interested - in the midst of such a tragedy, was for me a new lesson in the limits of human empathy. Il ne resta pas longtemps, mais il dit qu'il reviendrait un peu plus tard dans la journée pour voir Lord Godalming. Sa visite nous avait toutefois apporté un certain réconfort : elle nous assurait que les actions que nous avions entreprises ne nous vaudraient pas de réaction hostile. |||||||||||||||||||||would not incur|||| |||||||||||||||||||||valdrían|||| His visit did, however, bring us some comfort: it assured us that the actions we had taken would not earn us a hostile reaction.

Arthur était attendu pour cinq heures ; un peu avant ce moment, nous nous rendîmes dans la « chambre de mort ». |||||||||||||rendimos||||| Arthur was due to arrive at five o'clock; a little before that time, we went to the "death chamber". C'était bien ainsi qu'on pouvait l'appeler, car maintenant la mère et la fille y reposaient toutes deux. L'entrepreneur des pompes funèbres y avait fait étalage de ses compétences professionnelles : l'atmosphère de la pièce était tellement mortifère que nous nous sentîmes abattus dès que nous y pénétrâmes. |||||||display|||||||||||||||felt|||||| |||||||etalaje|||||||||||mortífera|||||||||| The mortician's professional skills had been put to the test: the atmosphere in the room was so mortifying that we felt despondent as soon as we entered. Van Helsing exigea que la pièce soit remise dans l'état où elle se trouvait auparavant, expliquant que Lord Godalming devant arriver très bientôt, cela serait moins douloureux pour lui de voir le corps de sa fiancée seul dans la pièce. |||||||devuelta|||||||||||||||||||||||||||||||| Van Helsing demanded that the room be returned to its former state, explaining that with Lord Godalming due to arrive very soon, it would be less painful for him to see his fiancée's body alone in the room.