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Histoire d'Europe et du monde: "Nota Bene", 4 habitudes étranges, POURQUOI on fait ça ? - Nota Bene

4 habitudes étranges, POURQUOI on fait ça ? - Nota Bene

Vous vous demandez comment j'ai remporté cette victoire ? Et bien, dans Warpath,

les cartes sont basées sur de véritables champs de batailles. Lorsque le tank Tiger est arrivé côté

Est, j'ai positionné quinze de mes hommes avec leurs fusils M1 40 ! Cinq, ont rampé, pour avoir

un meilleur point de vue ! Et dix, ont flanqué le tank, pour tirer dessus et faire diversion !

Et c'est là que les alliés ont envoyé leurs tanks A43 ! Pour le prendre à revers ! Ils ont

aligné leurs canons et là... BOOM ! Ennemi terrassé. Une bataille de gagnée,

beaucoup d'autres à venir. Revivez l'Histoire avec Warpath. Vos soldats attendent vos ordres.

Mes chers camarades bien le bonjour,

Dans la vie de tous les jours, on a des petites habitudes, des gestes, des comportements sociaux

que l'on fait sans même y penser ! C'est tellement ancré dans nous, dans notre culture,

dans nos coutumes, qu'on a oublié pourquoi on le fait ! Pourquoi on se serre la main ? Je veux dire

quand on n'est pas en pleine épidémie. Pourquoi on trinque ? Pourquoi on se dit merde pour se

souhaiter bonne chance ? Je vous propose aujourd'hui de répondre à ces questions,

comme ça la prochaine fois que vous retournerez dans un concert, vous pourrez faire chier votre

voisin en lui expliquant pourquoi tout le monde applaudit à la fin de la chanson !

Pourquoi trinque-t-on ?

Vous êtes avec Robert quand Georges se pointe et vous annonce qu'il a gagné au Kéno ! Ni une,

ni deux, Georges paie sa tournée et après avoir rempli vos verres de coca sans sucre,

vous levez glorieusement votre pinte vers celle des autres. Les verres s'entrechoquent,

vous vous regardez droit dans les yeux et vous balancez fièrement un petit “A

la tienne Etienne!”. Ce qui est étrange parce qu'il n'y a que

Georges et Robert...bref...d'où vient cette tradition bizarre ?

Selon des dizaines de pages sur internet, au Moyen Âge les seigneurs avides de pouvoir

pouvaient chercher à s'assassiner. Le plus pratique pour ça c'était

de verser du poison dans le verre de sa victime. Par crainte d'un empoisonnement,

les cibles potentielles frappaient les verres l'un contre l'autre, bien fort pour que leurs contenus

se mélangent un peu. Pas besoin de renouveler la vaisselle car c'est bien connu, à l'époque,

les verres étaient très durs, en fer ou en bois. On en profite pour regarder l'autre dans les yeux,

afin d'y déceler éventuellement la peur s'il est venu avec de mauvaises intentions.

Ça c'est la version que l'on trouve vraiment partout. Mais désolé si vous avez déjà utilisé

cette histoire pour vous la péter en soirée après avoir trinqué parce que...C'est n'importe quoi

! Pour commencer les verres de l'époque n'étaient pas de rudes ustensiles de bois ou de métal. Je

vous mets en lien le site de l'association Le Verre Historique, vous verrez que Gallo-romain,

Viking, Mérovingien ou Franc, c'est pareil : quand on est riche, on a les moyens de s'acheter des

verres en verre, très fins et travaillés. Il y a aussi des coupes en métal ouvragées, ou en verre

serti dans un écrin de métal précieux. Mais dans tous les cas, on ne va pas s'amuser à les frapper

comme des bourrins ! Concernant l'arme du crime, le poison, il requiert une certaine dose pour

être fatal. Si vous empoisonnez le verre de votre ennemi mais qu'il vous en fait boire une infime

partie...lui il meurt, et vous vous en sortez en étant malade quelques jours dans le pire des cas.

Donc

• 1. on est riche, avec des raisons politiques d'empoisonner quelqu'un,

mais les verres sont trop précieux ; • 2. on est moins fortuné, on a la

grosse coupe en bois qu'il faut mais...pourquoi tuer le voisin, qui est aussi pauvre que moi ?

• 3. Si on ne mélange pas les verres à 50/50, ça ne change rien.

En réalité, la tradition de trinquer remonte probablement à l'Antiquité. La libation,

c'est le fait de répandre un liquide pour faire une offrande à une divinité. De même qu'on offre

aux dieux les premiers fruits ou les premières céréales pour garantir l'abondance des champs,

on verse un peu de son vin, en l'honneur des dieux ou en hommage au mort.

C'est aussi une façon de marquer le coup ! Donc quand on trinque,

on marque surtout le coup pour un événement exceptionnel ! A croire que pour certains,

chaque jour est exceptionnel mais après tout, on ne va pas leur reprocher de s'amuser !

Pourquoi serre-t-on la main ?

On reste dans les idées reçues : si on se sert la main, cela viendrait de l'antiquité,

une époque barbare où les gens se faisaient tout le temps la guerre. Les rares fois où

ils n'étaient pas chauds pour s'étriper, ils avançaient main vide, voire se prenaient les

mains pour bien signifier qu'ils n'avaient pas d'arme, et donc pas d'intention mauvaise.

Alors attention, cette hypothèse n'est pas à rejeter mais...on a rien qui le prouve !

En effet, on trouve bien les premières représentations de poignées de mains sur

des stèles de l'Antiquité grecque, 500 ans avant notre ère. Mais c'est un geste très fort, voire

politique : on scelle ainsi une alliance, ou on prête allégeance à quelqu'un. Il y a donc un lien

qui se crée, ce n'est pas du tout la neutralité du “je ne te veux pas de mal, je ne suis pas armé”.

En fait, c'est bien plus positif : “je te veux du bien, je serais ton allié, ton chef ou ton

serviteur”. Pour le sociologue Emmanuel Désveaux, on se met d'égal à égal. Avec la poignée de main,

on est entre la distance et le contact : on ne va pas s'embrasser, se serrer dans les bras, ni se

regarder de loin. On établit un point de contact, suffisamment poli et franc : au cœur de la paume.

Et le fait de créer ce lien, certains n'hésitent pas à le faire remonter très

loin. C'est le cas par exemple de Noam Sobel, du Weizmann Institute of Science,

qui le lierait à un mélange des odeurs corporelles comme le pratiquent de nombreux mammifères. En

partageant son odeur, on s'identifie à un même groupe, à une même “meute”.

Pourquoi pas ! Reste à expliquer pourquoi, si tous les hommes procédaient ainsi,

ce qui n'est pas le cas, certaines civilisations ont cessé d'utiliser la poignée de main. Au

Japon par exemple, on pratique l'Ojigi, une courbette respectueuse, sans contact physique.

Et après l'année 2020, c'est surement un truc qui va se répandre en Europe...

Pourquoi applaudit-on à la fin d'un numéro ?

Aujourd'hui, l'applaudissement c'est plutôt un truc répandu : on l'emploie une fois

qu'une œuvre est achevée, qu'il s'agisse d'une pièce de théâtre, d'un discours,

voire même de l'atterrissage d'un avion parce que quand même,

c'était pas gagné avec un pilote qui a pas réussi à éviter deux turbulences.

En musique classique, ce n'est qu'au 19e siècle que Richard Wagner

a imposé le silence dans ses concerts. Et c'était le premier à le faire ! Même là,

la mode ne s'est pas imposée partout. Par exemple, à l'Opéra il n'est pas considéré

comme grossier d'applaudir entre chaque morceau du concert. Et dans toute la musique non-classique,

c'est aussi le cas. Certains applaudissements continuent, parfois, d'interrompre une pièce de

théâtre, voire de rythmer littéralement chaque phrase d'un meeting politique.

Pour comprendre comment on en est arrivé là, il faut remonter à l'antiquité gréco-romaine.

A cette époque, l'applaudissement se déploie dans deux domaines bien précis.

D'abord, dans le théâtre grec. A la fin d'une pièce, durant l'épilogue,

le cantor s'adresse directement au public : “Vos valete, et plaudite, cives !” . Traduction : “

Allez en paix, et applaudissez, citoyens !” Plaudite est l'équivalent du The End,

ou La Fin, qu'on peut voir dans certains films du cinéma. C'est un repère pour le spectateur.

Ensuite, on voit aussi ces applaudissements dans la politique romaine quand la coutume

arrive à Rome, avec par exemple des poètes comme Térence,

les politiciens saisissent très vite son intérêt. Les applaudissements deviennent

un véritable outil pour mesurer l'assentiment d'un public. Pour l'historien Gregory Aldrete,

"On pourrait presque y voir une version antique du sondage. C'est le moyen d'évaluer les gens,

de sonder leurs sentiments". L'homme politique devient un véritable applaudimètre vivant,

capable de sentir l'humeur de la foule et d'adapter son programme en fonction.

Si personne applaudit, c'est que visiblement tu as dis une connerie.

Et si ça continue durant toute ta carrière, c'est probablement que tu es Manuel Valls !

On trouve aussi de nombreuses références à cette manifestation de joie dans l'Ancien Testament,

sous la forme du verbe taqà, qui signifie souffler ou sonner dans une trompe, applaudir, frapper,

enfoncer, donner un coup, aussi bien sur les mains que sur un clou ou une arme.

Finalement c'est faire toutes sortes de bruit qui traduisent spontanément la joie. Dans le domaine,

la Bible est très forte, puisqu'elle parle même d'arbres et de fleuves qui “battent des mains”.

Autant dans Pokémon je visualise le truc, autant là…

Dans de nombreuses autres cultures, on bat du pied en rythme, ou on frappe les tables du poing

ou du plat de la main. L'applaudissement peut également accompagner la danse,

le chant et la musique. Mais avant tout ça et bien... on ne sait pas.

Et non, je ne suis pas parvenu à trouver une base solidement sourcée et finalement

ce n'est pas très grave, ça montre qu'en Histoire, on ne peut pas tout

savoir non plus. Mais une interprétation assez répandue c'est que c'est une forme

très spontanée, animale et communautaire, de manifestation de l'enthousiasme, de la joie.

Encore une fois : je n'ai pas trouvé de source solide pour confirmer ça. Cela dit,

cherchez quelques vidéos de singes qui battent des mains en cadences,

et même de mammifères dépourvus de mains, comme les chiens, vaches,

moutons, qui sautent et bondissent de joie...ça paraît assez plausible.

Pourquoi dire "Merde" pour souhaiter bonne chance ?

Pour cette dernière coutume, on reste dans le monde du spectacle, pour une explication

beaucoup plus facile. C'est une tradition récente : pour souhaiter bonne chance,

on dit parfois “merde”. Merde pour ton bac, tes exams, ton entretien d'embauche,

merde pour que cette vidéo fasse 10 millions de vues et que toi qui regarde, tu t'abonnes !

Pour le coup, l'explication de cette expression est plutôt connue : avant,

elle ne s'appliquait qu'au monde du théâtre. Pour souhaiter bonne chance à un comédien

ou à un metteur en scène, on lui souhaitait “beaucoup de merde”. En effet à l'époque les

personnes aisées se rendaient à la comédie en calèche. Durant toute la représentation,

les chevaux attendaient dehors, et crottaient sur la chaussée. Du coup à la fin de la pièce,

s'il y avait beaucoup d'excréments, c'est que beaucoup de calèches

étaient venues : le public était donc au rendez-vous, et la pièce était un succès.

L'expression s'est raccourcie en “merde!” et puis elle s'est banalisée dans tous les

domaines de la vie professionnelle, ce qui n'a aucun sens. Ou alors,

il faudrait aller passer son bac en calèche. Je suis plutôt pour !

Pour votre information sachez que nos voisins anglais ne disent pas “merde” pour souhaiter

bonne chance, mais “break a leg”, littérallement : “casse-toi une jambe”. Sympa vous me direz

mais là aussi ça vient du théâtre, et ça a exactement le même sens : une des hypothèses

est qu'à la fin de la représentation, le comédien salue son public par une

révérence. Si le succès est immense, il salue beaucoup, au point de se casser la jambe !

Molière, le jackass du XVIIe siècle, on l'avait pas vu venir !

Conclusion - I

Évidemment il y a plein d'autres coutumes que l'on pourrait examiner à la loupe et un autre

épisode dans la même veine va suivre. On a déjà notre petite sélection mais si vous voulez qu'on

fasse des recherches, n'hésitez pas à balancer vos propositions en commentaire. En attendant,

on peut déjà faire une première conclusion : si on trinque, ce n'est pas par peur de

l'empoisonnement. Si on se serre la main, ce n'est pas qu'on craint d'être attaqué. De même qu'on

applaudit pas parce qu'on nous y oblige, et on ne souhaite pas de la merde à l'autre par méchanceté.

Cette première fournée d'explications nous montre plutôt que, derrière chacun de ces gestes,

il y a souvent des valeurs et des coutumes bienveillantes : de confiance, de convivialité,

de joie. Et je trouve ça plutôt réconfortant de se dire que finalement, très tôt dans notre histoire,

et même notre préhistoire, on mettait en scène des gestes pour signifier l'appartenance à

quelque chose de commun...et de positif ! Sur ce, merci à tous d'avoir suivi l'épisode,

n'oubliez pas le petit pouce qui fait plaisir. Merci à Jean de Boisséson avec

qui j'ai préparé l'émission et à très vite sur Nota Bene pour de nouveaux épisodes ! Salut !

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4 habitudes étranges, POURQUOI on fait ça ? - Nota Bene 4 Seltsame Gewohnheiten, WARUM tun wir das? - Nota Bene 4 strange habits, WHY do we do this? - Nota Bene 4 vreemde gewoontes, WAAROM doen we dit? - Nota Bene

Vous vous demandez comment j'ai remporté  cette victoire ? Et bien, dans Warpath, |||||won||||||

les cartes sont basées sur de véritables champs de  batailles. Lorsque le tank Tiger est arrivé côté

Est, j'ai positionné quinze de mes hommes avec  leurs fusils M1 40 ! Cinq, ont rampé, pour avoir |||||||||||||crawled||

un meilleur point de vue ! Et dix, ont flanqué  le tank, pour tirer dessus et faire diversion ! ||||||||flanked||||||||

Et c'est là que les alliés ont envoyé leurs  tanks A43 ! Pour le prendre à revers ! Ils ont |||||||||||||||reveal|| Und genau dorthin schickten die Alliierten ihre A43-Panzer! Um ihn von hinten zu überfallen! Sie haben

aligné leurs canons et là... BOOM !  Ennemi terrassé. Une bataille de gagnée, aligned|||||||toppled||||

beaucoup d'autres à venir. Revivez l'Histoire  avec Warpath. Vos soldats attendent vos ordres.

Mes chers camarades bien le bonjour,

Dans la vie de tous les jours, on a des petites  habitudes, des gestes, des comportements sociaux

que l'on fait sans même y penser ! C'est  tellement ancré dans nous, dans notre culture, |||||||||anchored|||||

dans nos coutumes, qu'on a oublié pourquoi on le  fait ! Pourquoi on se serre la main ? Je veux dire

quand on n'est pas en pleine épidémie. Pourquoi  on trinque ? Pourquoi on se dit merde pour se |||||||||clink|||||||

souhaiter bonne chance ? Je vous propose  aujourd'hui de répondre à ces questions,

comme ça la prochaine fois que vous retournerez  dans un concert, vous pourrez faire chier votre |||||||return|||||||bother| so dass Sie beim nächsten Mal, wenn Sie wieder in ein Konzert gehen, Ihren

voisin en lui expliquant pourquoi tout le  monde applaudit à la fin de la chanson !

Pourquoi trinque-t-on ? |toast||

Vous êtes avec Robert quand Georges se pointe  et vous annonce qu'il a gagné au Kéno ! Ni une, |||||||||||||||Keno|| Sie sind mit Robert zusammen, als Georges auftaucht und Ihnen mitteilt, dass er beim Keno gewonnen hat! Weder

ni deux, Georges paie sa tournée et après  avoir rempli vos verres de coca sans sucre, |||pays||round||after||||||||

vous levez glorieusement votre pinte vers  celle des autres. Les verres s'entrechoquent, ||||pint|||||||clink

vous vous regardez droit dans les yeux  et vous balancez fièrement un petit “A |||||||||balance|||| ihr schaut euch direkt in die Augen und schwingt stolz ein kleines "A

la tienne Etienne!”. Ce qui est  étrange parce qu'il n'y a que

Georges et Robert...bref...d'où  vient cette tradition bizarre ?

Selon des dizaines de pages sur internet,  au Moyen Âge les seigneurs avides de pouvoir ||||||||||||greedy||

pouvaient chercher à s'assassiner.  Le plus pratique pour ça c'était |||assassinate||||||

de verser du poison dans le verre de sa  victime. Par crainte d'un empoisonnement, |||||||||||||poison

les cibles potentielles frappaient les verres l'un  contre l'autre, bien fort pour que leurs contenus

se mélangent un peu. Pas besoin de renouveler  la vaisselle car c'est bien connu, à l'époque, |mix||||||renew||dishes|||||| You don't have to wash the dishes again, because it's a well-known fact in those days,

les verres étaient très durs, en fer ou en bois.  On en profite pour regarder l'autre dans les yeux,

afin d'y déceler éventuellement la peur  s'il est venu avec de mauvaises intentions. ||detect||||||||||

Ça c'est la version que l'on trouve vraiment  partout. Mais désolé si vous avez déjà utilisé

cette histoire pour vous la péter en soirée après  avoir trinqué parce que...C'est n'importe quoi |||||show off|||||toasted||||| diese Geschichte, um sich am Abend nach dem Anstoßen damit zu brüsten, weil... Das ist doch alles Quatsch

!

Pour commencer les verres de l'époque n'étaient  pas de rudes ustensiles de bois ou de métal. Je ||||||||||utensils||||||

vous mets en lien le site de l'association Le  Verre Historique, vous verrez que Gallo-romain,

Viking, Mérovingien ou Franc, c'est pareil : quand  on est riche, on a les moyens de s'acheter des

verres en verre, très fins et travaillés. Il y a  aussi des coupes en métal ouvragées, ou en verre |||||||||||||||ornate||| Gläser aus Glas, die sehr fein und bearbeitet sind. Es gibt auch kunstvoll gearbeitete Schalen aus Metall oder Glas

serti dans un écrin de métal précieux. Mais dans  tous les cas, on ne va pas s'amuser à les frapper set|||case||||||||||||||||

comme des bourrins ! Concernant l'arme du crime,  le poison, il requiert une certaine dose pour ||brutes|||||||||||| wie ein paar Vollstrecker! Was die Mordwaffe, das Gift, betrifft, so erfordert es eine bestimmte Dosis, um

être fatal. Si vous empoisonnez le verre de votre  ennemi mais qu'il vous en fait boire une infime |||||||||||||||||infinitesimal If you poison your enemy's glass, but he makes you drink just a tiny amount, it can be fatal.

partie...lui il meurt, et vous vous en sortez en  étant malade quelques jours dans le pire des cas.

Donc

• 1. on est riche, avec des raisons  politiques d'empoisonner quelqu'un, |||||||to poison|

mais les verres sont trop précieux ;
 • 2. on est moins fortuné, on a la |||||||||fortunate|||

grosse coupe en bois qu'il faut mais...pourquoi  tuer le voisin, qui est aussi pauvre que moi ?

• 3. Si on ne mélange pas les  verres à 50/50, ça ne change rien.

En réalité, la tradition de trinquer remonte  probablement à l'Antiquité. La libation, |||||toast||||||libation

c'est le fait de répandre un liquide pour faire  une offrande à une divinité. De même qu'on offre ||||||||||offering||||of||| ist das Ausgießen einer Flüssigkeit, um einer Gottheit ein Opfer darzubringen. Genauso wie man opfert

aux dieux les premiers fruits ou les premières  céréales pour garantir l'abondance des champs,

on verse un peu de son vin, en l'honneur  des dieux ou en hommage au mort.

C'est aussi une façon de marquer  le coup ! Donc quand on trinque, Es ist auch eine Art, ein Zeichen zu setzen! Wenn man also anstößt

on marque surtout le coup pour un événement  exceptionnel ! A croire que pour certains,

chaque jour est exceptionnel mais après tout,  on ne va pas leur reprocher de s'amuser ! ||||||||||||reproach|| jeder Tag ist außergewöhnlich, aber schließlich kann man ihnen nicht vorwerfen, dass sie Spaß haben!

Pourquoi serre-t-on la main ?

On reste dans les idées reçues : si on se  sert la main, cela viendrait de l'antiquité,

une époque barbare où les gens se faisaient  tout le temps la guerre. Les rares fois où

ils n'étaient pas chauds pour s'étriper, ils  avançaient main vide, voire se prenaient les |||||tear each other apart|||||||| Sie waren nicht scharf darauf, sich gegenseitig zu zerfleischen.

mains pour bien signifier qu'ils n'avaient  pas d'arme, et donc pas d'intention mauvaise.

Alors attention, cette hypothèse n'est pas  à rejeter mais...on a rien qui le prouve !

En effet, on trouve bien les premières  représentations de poignées de mains sur |||||||||handshakes|||

des stèles de l'Antiquité grecque, 500 ans avant  notre ère. Mais c'est un geste très fort, voire |steles||||||||||||||

politique : on scelle ainsi une alliance, ou on  prête allégeance à quelqu'un. Il y a donc un lien ||seals|||||||allegiance||||||||

qui se crée, ce n'est pas du tout la neutralité du  “je ne te veux pas de mal, je ne suis pas armé”.

En fait, c'est bien plus positif : “je te veux  du bien, je serais ton allié, ton chef ou ton In||||||||||||||||||

serviteur”. Pour le sociologue Emmanuel Désveaux,  on se met d'égal à égal. Avec la poignée de main, servant|||||Désveaux||||equal||||||| Diener". Nach Ansicht des Soziologen Emmanuel Désveaux begegnet man sich auf Augenhöhe. Mit dem Handschlag

on est entre la distance et le contact : on ne va  pas s'embrasser, se serrer dans les bras, ni se ||||||||||||kiss|||||||

regarder de loin. On établit un point de contact,  suffisamment poli et franc : au cœur de la paume. |||||||||||||||||palm aus der Ferne betrachten. Man stellt einen Berührungspunkt her, der höflich und ehrlich genug ist: in der Mitte der Handfläche.

Et le fait de créer ce lien, certains  n'hésitent pas à le faire remonter très Und die Tatsache, dass sie diese Verbindung herstellen, zögern einige nicht, sie sehr

loin. C'est le cas par exemple de Noam  Sobel, du Weizmann Institute of Science,

qui le lierait à un mélange des odeurs corporelles  comme le pratiquent de nombreux mammifères. En ||would link||||||bodily|||||||

partageant son odeur, on s'identifie  à un même groupe, à une même “meute”. ||||||||||||pack

Pourquoi pas ! Reste à expliquer pourquoi,  si tous les hommes procédaient ainsi, ||||||||||would proceed| Warum nicht! Bleibt nur noch zu erklären, warum, wenn alle Menschen so vorgehen würden,

ce qui n'est pas le cas, certaines civilisations  ont cessé d'utiliser la poignée de main. Au

Japon par exemple, on pratique l'Ojigi, une  courbette respectueuse, sans contact physique. |||||||bow||||

Et après l'année 2020, c'est surement  un truc qui va se répandre en Europe... ||||||||||spread||

Pourquoi applaudit-on à la fin d'un numéro ?

Aujourd'hui, l'applaudissement c'est plutôt  un truc répandu : on l'emploie une fois ||||||||employ||

qu'une œuvre est achevée, qu'il s'agisse  d'une pièce de théâtre, d'un discours, |||finished||||||||

voire même de l'atterrissage  d'un avion parce que quand même, even|||||||||

c'était pas gagné avec un pilote qui a  pas réussi à éviter deux turbulences. |||||||||||||turbulence war nicht zu gewinnen, mit einem Piloten, der es nicht geschafft hat, zwei Turbulenzen auszuweichen.

En musique classique, ce n'est  qu'au 19e siècle que Richard Wagner

a imposé le silence dans ses concerts. Et  c'était le premier à le faire ! Même là,

la mode ne s'est pas imposée partout. Par  exemple, à l'Opéra il n'est pas considéré

comme grossier d'applaudir entre chaque morceau du  concert. Et dans toute la musique non-classique, |rude||||||||||||| als unhöflich, zwischen den einzelnen Stücken eines Konzerts zu klatschen. Und bei jeglicher nicht-klassischer Musik,

c'est aussi le cas. Certains applaudissements  continuent, parfois, d'interrompre une pièce de

théâtre, voire de rythmer littéralement  chaque phrase d'un meeting politique. |||rhythm||||||

Pour comprendre comment on en est arrivé là,  il faut remonter à l'antiquité gréco-romaine.

A cette époque, l'applaudissement se  déploie dans deux domaines bien précis.

D'abord, dans le théâtre grec. A la  fin d'une pièce, durant l'épilogue, |||||||||||the epilogue

le cantor s'adresse directement au public : “Vos  valete, et plaudite, cives !” . Traduction : “ |cantor||||||be well|||citizens|

Allez en paix, et applaudissez, citoyens  !” Plaudite est l'équivalent du The End, ||||||applaud|||||

ou La Fin, qu'on peut voir dans certains films  du cinéma. C'est un repère pour le spectateur. |||||||||||||reference||| oder Das Ende, die man in einigen Filmen des Kinos sehen kann. Es ist eine Orientierungshilfe für den Zuschauer.

Ensuite, on voit aussi ces applaudissements  dans la politique romaine quand la coutume

arrive à Rome, avec par exemple  des poètes comme Térence, |||||||||Terence

les politiciens saisissent très vite son  intérêt. Les applaudissements deviennent ||seize|||||||

un véritable outil pour mesurer l'assentiment  d'un public. Pour l'historien Gregory Aldrete, |||||the assent||||||

"On pourrait presque y voir une version antique  du sondage. C'est le moyen d'évaluer les gens,

de sonder leurs sentiments". L'homme politique  devient un véritable applaudimètre vivant, |probe||||||||applaudometer|

capable de sentir l'humeur de la foule  et d'adapter son programme en fonction.

Si personne applaudit, c'est que  visiblement tu as dis une connerie. ||||||||||nonsense

Et si ça continue durant toute ta carrière,  c'est probablement que tu es Manuel Valls !

On trouve aussi de nombreuses références à cette  manifestation de joie dans l'Ancien Testament, ||||||||manifestation|||||

sous la forme du verbe taqà, qui signifie souffler  ou sonner dans une trompe,  applaudir, frapper, under|||||taq|||||||||| in Form des Verbs taqà, das so viel bedeutet wie blasen oder in ein Horn blasen, klatschen, schlagen,

enfoncer, donner un coup, aussi bien sur  les mains que sur un clou ou une arme. einschlagen, einen Schlag versetzen, sowohl auf die Hände als auch auf einen Nagel oder eine Waffe.

Finalement c'est faire toutes sortes de bruit qui  traduisent spontanément la joie. Dans le domaine,

la Bible est très forte, puisqu'elle parle même  d'arbres et de fleuves qui “battent des mains”.

Autant dans Pokémon je  visualise le truc, autant là… Bei Pokémon kann ich es mir vorstellen, aber das hier...

Dans de nombreuses autres cultures, on bat du  pied en rythme, ou on frappe les tables du poing |||||||||||||hits|||| In vielen anderen Kulturen wird im Rhythmus mit dem Fuß gestampft oder mit der Faust auf Tische geschlagen

ou du plat de la main. L'applaudissement  peut également accompagner la danse,

le chant et la musique. Mais avant  tout ça et bien... on ne sait pas.

Et non, je ne suis pas parvenu à trouver  une base solidement sourcée et finalement ||||||||||||sourced||

ce n'est pas très grave, ça montre  qu'en Histoire, on ne peut pas tout

savoir non plus. Mais une interprétation  assez répandue c'est que c'est une forme

très spontanée, animale et communautaire, de  manifestation de l'enthousiasme, de la joie. ||||community|||||||

Encore une fois : je n'ai pas trouvé de  source solide pour confirmer ça. Cela dit,

cherchez quelques vidéos de singes  qui battent des mains en cadences, ||||||||||cadences

et même de mammifères dépourvus de  mains, comme les chiens, vaches, ||||devoid||||||

moutons, qui sautent et bondissent  de joie...ça paraît assez plausible. ||jump||jump||||||

Pourquoi dire "Merde" pour  souhaiter bonne chance ?

Pour cette dernière coutume, on reste dans  le monde du spectacle, pour une explication |||custom||||||||||

beaucoup plus facile. C'est une tradition  récente : pour souhaiter bonne chance,

on dit parfois “merde”. Merde pour ton  bac, tes exams, ton entretien d'embauche, |||||||||exams|||of hiring

merde pour que cette vidéo fasse 10 millions  de vues et que toi qui regarde, tu t'abonnes ! |||||||||||||||subscribe

Pour le coup, l'explication de cette  expression est plutôt connue : avant, Die Erklärung für diesen Ausdruck ist übrigens ziemlich bekannt: vorher,

elle ne s'appliquait qu'au monde du théâtre.  Pour souhaiter bonne chance à un comédien galt sie nur für die Welt des Theaters. Um einem Schauspieler Glück zu wünschen

ou à un metteur en scène, on lui souhaitait  “beaucoup de merde”. En effet à l'époque les |||director||||||||||||| oder einem Regisseur, wünschte man ihm "viel Scheiße". In der Tat waren zu dieser Zeit die

personnes aisées se rendaient à la comédie  en calèche. Durant toute la représentation, |wealthy|||||||carriage||||

les chevaux attendaient dehors, et crottaient  sur la chaussée. Du coup à la fin de la pièce, |||||were pooping|||pavement||||||||

s'il y avait beaucoup d'excréments,  c'est que beaucoup de calèches ||||of feces|||||carriages

étaient venues : le public était donc au  rendez-vous, et la pièce était un succès.

L'expression s'est raccourcie en “merde!”  et puis elle s'est banalisée dans tous les ||shortened|||||||banalized|||

domaines de la vie professionnelle,  ce qui n'a aucun sens. Ou alors,

il faudrait aller passer son bac  en calèche. Je suis plutôt pour ! |||||||carriage||||

Pour votre information sachez que nos voisins  anglais ne disent pas “merde” pour souhaiter

bonne chance, mais “break a leg”, littérallement  : “casse-toi une jambe”. Sympa vous me direz |||break||leg|||||||||

mais là aussi ça vient du théâtre, et ça a  exactement le même sens : une des hypothèses

est qu'à la fin de la représentation,  le comédien salue son public par une

révérence. Si le succès est immense, il salue  beaucoup, au point de se casser la jambe ! verbeugt sich. Wenn der Erfolg riesig ist, verbeugt er sich sehr viel, so dass er sich sogar das Bein bricht!

Molière, le jackass du XVIIe  siècle, on l'avait pas vu venir ! ||jackass|||||||| We never saw Molière, the jackass of the 17th century, coming!

Conclusion - I

Évidemment il y a plein d'autres coutumes que  l'on pourrait examiner à la loupe et un autre |||||||||||||magnifying glass|||

épisode dans la même veine va suivre. On a déjà  notre petite sélection mais si vous voulez qu'on ||||vein|||||||||||||

fasse des recherches, n'hésitez pas à balancer  vos propositions en commentaire. En attendant, Sie können Ihre Vorschläge gerne als Kommentar abgeben. In der Zwischenzeit

on peut déjà faire une première conclusion  : si on trinque, ce n'est pas par peur de

l'empoisonnement. Si on se serre la main, ce n'est  pas qu'on craint d'être attaqué. De même qu'on

applaudit pas parce qu'on nous y oblige, et on ne  souhaite pas de la merde à l'autre par méchanceté. ||||||||||||||||||wickedness

Cette première fournée d'explications nous  montre plutôt que, derrière chacun de ces gestes, ||batch||||||||||

il y a souvent des valeurs et des coutumes  bienveillantes : de confiance, de convivialité, |||||||||benevolent||||conviviality

de joie. Et je trouve ça plutôt réconfortant de se  dire que finalement, très tôt dans notre histoire, |||||||comforting||||||||||

et même notre préhistoire, on mettait en scène  des gestes pour signifier l'appartenance à

quelque chose de commun...et de positif !

Sur  ce, merci à tous d'avoir suivi l'épisode,

n'oubliez pas le petit pouce qui fait  plaisir. Merci à Jean de Boisséson avec

qui j'ai préparé l'émission et à très vite sur  Nota Bene pour de nouveaux épisodes ! Salut !